Journée internationale de la poésie 2021
Un poème dédié aux poètes et poétesses ou qui rêvent de le devenir.
Les poètes
Mettre
Son cœur à nu
Sur du papier
Pour le faire déchirer
Par des ignares
Qui ne comprennent pas
Que le poète prend
Des libertés
Que la liberté même ignore
Mettre son cœur en écharpe
Pour le faire découper
En mille miettes
Poésie jetée
En pâture
À des gens
Qui ne comprennent rien
Et qui ne sauront jamais
Inventer des étoiles
Ni créer des pays imaginaires
Peuplés de femmes belles
Où l’amour est sans limites
Et où donner est sans compter
Mettre son cœur en berne
Pour des imbéciles
Qui ne sauront jamais
Voguer sur des océans inconnus
Voyager sans jamais partir
Et partir sans jamais revenir
Aimer jusqu’au délire
Sans jamais connaître
D’autres extases
Que celles de l’esprit
S’inventer des mots divins
Pour cacher la douleur
De ce monde qui nous étreint
Et nous étouffe parfois
Mettre son cœur à nu
Dans une poésie
Le jeter en pâture
À des gens
Qui ne comprennent rien
Encore moins
L’âme et la souffrance
D’un poète
Pris entre rêve et réalité
Un poème dédié aux poètes et poétesses ou qui rêvent de le devenir.
Les poètes
Mettre
Son cœur à nu
Sur du papier
Pour le faire déchirer
Par des ignares
Qui ne comprennent pas
Que le poète prend
Des libertés
Que la liberté même ignore
Mettre son cœur en écharpe
Pour le faire découper
En mille miettes
Poésie jetée
En pâture
À des gens
Qui ne comprennent rien
Et qui ne sauront jamais
Inventer des étoiles
Ni créer des pays imaginaires
Peuplés de femmes belles
Où l’amour est sans limites
Et où donner est sans compter
Mettre son cœur en berne
Pour des imbéciles
Qui ne sauront jamais
Voguer sur des océans inconnus
Voyager sans jamais partir
Et partir sans jamais revenir
Aimer jusqu’au délire
Sans jamais connaître
D’autres extases
Que celles de l’esprit
S’inventer des mots divins
Pour cacher la douleur
De ce monde qui nous étreint
Et nous étouffe parfois
Mettre son cœur à nu
Dans une poésie
Le jeter en pâture
À des gens
Qui ne comprennent rien
Encore moins
L’âme et la souffrance
D’un poète
Pris entre rêve et réalité
Positionnement
En dedans
En dehors
Ceux qui sont en dehors
Sont en dedans
De ce qui est dehors
Ceux qui sont en dedans
Alors, où sont-ils?
En dedans du dehors
Ou en dehors du dedans?
En dedans
En dehors
Ceux qui sont en dehors
Sont en dedans
De ce qui est dehors
Ceux qui sont en dedans
Alors, où sont-ils?
En dedans du dehors
Ou en dehors du dedans?
Espoir
Entre fleur
Et peur
Entre pleurs
Et fleurs
Il y a peu d'espace
La peur passée
Le changement est porteur
De promesses
Et de grandes découvertes
Entre fleur
Et peur
Entre pleurs
Et fleurs
Il y a peu d'espace
La peur passée
Le changement est porteur
De promesses
Et de grandes découvertes
L'amour
Ouvrez la porte
Tournez à gauche
Et puis tout droit
ou est-ce l'inverse
Qu'importe
Et il est là
Au fond de votre coeur!
Ouvrez la porte
Tournez à gauche
Et puis tout droit
ou est-ce l'inverse
Qu'importe
Et il est là
Au fond de votre coeur!
Maman
C'était l'hiver
au fond d'hier
Le temps passait
Laissant des rides
Au passage
Sur ton front
Dans le sillage de tes enfants
Tu étais éternelle
Et l'espace d'un instant
Intemporelle
Tu ne vivais plus
Qu'au fond de tes paupières
À ma mère
C'était l'hiver
au fond d'hier
Le temps passait
Laissant des rides
Au passage
Sur ton front
Dans le sillage de tes enfants
Tu étais éternelle
Et l'espace d'un instant
Intemporelle
Tu ne vivais plus
Qu'au fond de tes paupières
À ma mère
Joies
Les joies de l'amour
se lisent dans les yeux
De ceux qui se laissent
Emporter par l'amour
L'amour des parents
Des amis
Des époux, des amants
Les joies de l'amour
se lisent dans les yeux
De ceux qui se laissent
Emporter par l'amour
L'amour des parents
Des amis
Des époux, des amants
Regards
Quand je me suis tourné vers toi Haïti
Tu pleurais
Les gémissements de tes enfants
Entendus de partout la planète
Portant secours aux survivants
Les morts enterrés anonymes
Dans des fosses communes
Sans aucune croix à leur nom
Ni personne pour les pleurer
Voix, sans voix dans la vie
Et pareilles dans la mort
Des vies annihilées
Des villes entières anéanties
Le jour s’est fait nuit
Quand je me suis tourné vers toi Haïti
Tu pleurais
Des larmes de sang
Coulent à flots
Comme la rivière
De mères esseulées
D’enfants orphelins
Estropiés, marqués pour la vie
Sans espoir
Quand je me suis tourné vers toi Haïti
Un an plus tard
Tu pleurais encore
12 janvier 2011
Quand je me suis tourné vers toi Haïti
Tu pleurais
Les gémissements de tes enfants
Entendus de partout la planète
Portant secours aux survivants
Les morts enterrés anonymes
Dans des fosses communes
Sans aucune croix à leur nom
Ni personne pour les pleurer
Voix, sans voix dans la vie
Et pareilles dans la mort
Des vies annihilées
Des villes entières anéanties
Le jour s’est fait nuit
Quand je me suis tourné vers toi Haïti
Tu pleurais
Des larmes de sang
Coulent à flots
Comme la rivière
De mères esseulées
D’enfants orphelins
Estropiés, marqués pour la vie
Sans espoir
Quand je me suis tourné vers toi Haïti
Un an plus tard
Tu pleurais encore
12 janvier 2011
Agir
Pour exorciser ses démons
Agir
Pour ne pas que la vie
Nous attrape inerte
Pour ne pas laisser l’indécision
Ronger nos espoirs
Agir en avant
Et en dépit de tout et de tous
Agir
Pour ne pas crever inerte
Sans avoir essayé
Pour exorciser ses démons
Agir
Pour ne pas que la vie
Nous attrape inerte
Pour ne pas laisser l’indécision
Ronger nos espoirs
Agir en avant
Et en dépit de tout et de tous
Agir
Pour ne pas crever inerte
Sans avoir essayé
Abandon
Vieillards à l’asile
Isolés
Retirés
Esseulés
Gardiens d’enfants
Utilisés au besoin
Puis rejetés à souhait
Oubliés
Parqués
Dans des usines à vieillards
Mouroirs dépressifs
Le temps s’est arrêté
Il n’y a plus de demain
La mémoire s'est estompée
À hier
Il n’y a plus de mains
Pour suffire à la tâche
L'horloge du salon
Marque une heure
qui ne veut plus rien dire
Les vieux on n’a que faire
Ça sert à quoi d’ailleurs
Ça prend de la place
Ils sont à ne rien faire
Dans ces stationnements
De gérontes
Antichambre de la mort
Lente et inexorable
Usines à vieillard
En perte d’autonomie
Et de mémoire
Vieillards à l’asile
Isolés
Retirés
Esseulés
Gardiens d’enfants
Utilisés au besoin
Puis rejetés à souhait
Oubliés
Parqués
Dans des usines à vieillards
Mouroirs dépressifs
Le temps s’est arrêté
Il n’y a plus de demain
La mémoire s'est estompée
À hier
Il n’y a plus de mains
Pour suffire à la tâche
L'horloge du salon
Marque une heure
qui ne veut plus rien dire
Les vieux on n’a que faire
Ça sert à quoi d’ailleurs
Ça prend de la place
Ils sont à ne rien faire
Dans ces stationnements
De gérontes
Antichambre de la mort
Lente et inexorable
Usines à vieillard
En perte d’autonomie
Et de mémoire
De mort lente
Cellules en folie
Organes déréglés
Cylindres réglés
Esprit rebelle
Cerveau embrumé
Fièvre fiévreuse
La vie s’étire
À pas lents
Lente agonie
Descente vers la mort
De l’esprit
Qui se meure
Enfermé dans ses lubies
Cellules en folie
Organes déréglés
Cylindres réglés
Esprit rebelle
Cerveau embrumé
Fièvre fiévreuse
La vie s’étire
À pas lents
Lente agonie
Descente vers la mort
De l’esprit
Qui se meure
Enfermé dans ses lubies
Douce folie
Folie, raison
Raison, passions
Passion, sagesse
Sagesse, folie
Folie, raison
Raison sans cesse raisonnée
Folie sans cesse retrouvée
Folie, raison
Raison, passions
Passion, sagesse
Sagesse, folie
Folie, raison
Raison sans cesse raisonnée
Folie sans cesse retrouvée
Insularitudes
Iles lointaines
De mes souvenirs accrochées
Bord de mer de nulle part
Pourtant d’un ailleurs familier
Cases de pêcheurs
Bateaux à rentrer
Filets à tendre
Poissons à vendre au marché
Paysage de « bo de mè »
Quai paisible
Bateaux alignés attendant la marée
Quel beau voyage
Que d’une tâche tu fais naître
Dans notre esprit
Rempli d’INSULARITUDES
À Paul Comarmond
Iles lointaines
De mes souvenirs accrochées
Bord de mer de nulle part
Pourtant d’un ailleurs familier
Cases de pêcheurs
Bateaux à rentrer
Filets à tendre
Poissons à vendre au marché
Paysage de « bo de mè »
Quai paisible
Bateaux alignés attendant la marée
Quel beau voyage
Que d’une tâche tu fais naître
Dans notre esprit
Rempli d’INSULARITUDES
À Paul Comarmond
Ruptures
Mémoire déchirée
Devant tant d’horreurs
Corps tordus et déchiquetés
Vivre dans cette torpeur
De l’après-séisme
Et pourtant,
C’est là où se vit la vie
Avec ses misères
Et ses calamités
Dans une suite illogique
D’évènements
Haïti est-elle vraiment
Une île maudite
Un radeau désespéré
Décrit par la presse à sensation
Du séisme
Aux ouragans
De la pluie au choléra
Ses plaies finiront-elles
Par se laver et guérir
Cicatrisées par le soleil
Ses fils finiront-ils
Par voir enfin le jour
Où ils vivront de plus
Que d’espoir
12 janvier 2010
Mémoire déchirée
Devant tant d’horreurs
Corps tordus et déchiquetés
Vivre dans cette torpeur
De l’après-séisme
Et pourtant,
C’est là où se vit la vie
Avec ses misères
Et ses calamités
Dans une suite illogique
D’évènements
Haïti est-elle vraiment
Une île maudite
Un radeau désespéré
Décrit par la presse à sensation
Du séisme
Aux ouragans
De la pluie au choléra
Ses plaies finiront-elles
Par se laver et guérir
Cicatrisées par le soleil
Ses fils finiront-ils
Par voir enfin le jour
Où ils vivront de plus
Que d’espoir
12 janvier 2010
Attentes
Il y a de ces attentes
Qui ressemblent à des fins du monde
Tellement long est le temps
Tellement loin la pensée et la présence
D'un être qui nous est cher
Il y de ces attentes
Qu'on ne peut plus espérer
Que l'attente elle même
Ces attentes
Comme une fin du monde
Qui n'arrêtent pas d'arriver
Et qui n'aboutissent jamais
Il y a de ces attentes
Qui ressemblent à des fins du monde
Tellement long est le temps
Tellement loin la pensée et la présence
D'un être qui nous est cher
Il y de ces attentes
Qu'on ne peut plus espérer
Que l'attente elle même
Ces attentes
Comme une fin du monde
Qui n'arrêtent pas d'arriver
Et qui n'aboutissent jamais
Je m’aime
C'est bon de s'aimer!
Si on ne s'aime pas
Qui le fera à notre place ?
Si on ne s'aime pas soi-même
Peut-on aimer les autres ?
Je m 'aime
M'aimes-tu ?
Et si tu ne m’aimes pas
M’aimerais-je moins?
C'est bon de s'aimer!
Si on ne s'aime pas
Qui le fera à notre place ?
Si on ne s'aime pas soi-même
Peut-on aimer les autres ?
Je m 'aime
M'aimes-tu ?
Et si tu ne m’aimes pas
M’aimerais-je moins?